Biographie de Albert I

 

Albert Ier (1875-1934) fut le roi des Belges de 1909 à 1934. Il s'intéressait particulièrement au bien-être social de ses sujets et au développement du commerce et de l'industrie en Belgique.

Albert est né à Bruxelles le 8 avril 1875, fils de Philippe, comte de Flandre, et de la princesse Marie de Hohenzollern. Son oncle Léopold II était le roi régnant de Belgique. La mort du fils unique de Léopold II en 1869 et la mort du frère aîné d'Albert en 1891 font d'Albert l'héritier de la couronne belge. En 1900, il épouse Elisabeth, une fille du duc de Bavière. Ils eurent trois enfants: Léopold, duc de Brabant (1901), Charles, comte de Flandre (1903) et Marie José (1906). Albert a commencé son règne à la mort de Léopold II en 1909.

Le grand-oncle d'Albert, Léopold Ier, et son oncle Léopold II ont accepté le principe selon lequel la Belgique était une monarchie parlementaire, mais ils avaient souvent adopté une position exécutive très forte à l'égard du Parlement. Pendant le règne d'Albert, le principe serait fermement établi que le premier ministre et son cabinet devaient jouir de la confiance de la Chambre des députés, chambre basse du Parlement, et être responsables devant cet organe. Au cours des années qui ont précédé la Première Guerre mondiale, le parti catholique est devenu le parti majoritaire au sein de la Chambre des députés. Le problème majeur de la vie publique belge était le suffrage universel des hommes. En 1893, la Chambre l'avait promulguée, mais la mesure a été modifiée pour accorder des votes pluriels sur la base de l'état matrimonial, de l'éducation et de l'occupation. Le parti travailliste belge a lancé une série de manifestations et de grèves pour forcer l'abrogation de cette loi et l'adoption du principe "un homme, une voix", mais en vain.

Avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale le 1er août 1914, Albert a refusé un ultimatum allemand exigeant le libre passage des troupes allemandes sur le sol belge. Il assuma le commandement de l'armée belge et organisa une retraite réussie sur le sol français où il établit son quartier général à La Panne. Pendant la guerre, le gouvernement en exil constitua une union nationale de libéraux, de catholiques et, pour la première fois, de parti travailliste belge. En 1918, Albert a mené l'offensive alliée qui a récupéré la côte belge.

Avec la fin de la guerre, la Belgique est revenue aux régimes du cabinet et à la politique parlementaire normale, et les années 1918 à 1929 ont été consacrées à la restauration et à la reconstruction. En 1919, la structure de vote controversée a été abrogée et remplacée par une loi «un homme, une voix». La Belgique a été durement frappée par la crise économique mondiale après 1929, et les cinq dernières années du règne d'Albert ont été marquées par de forts efforts pour contrôler le chômage croissant et les conflits sociopolitiques.

Le 17 février 1934, Albert Ier fut tué alors qu'il faisait de l'escalade à Marche-les-Dames, dans le sud de la Belgique. Il a été succédé par son fils aîné, Leopold, qui a régné comme Léopold III.

          Lectures complémentaires sur Albert Ier

Le journal de guerre d'Albert de Belgique, édité par R. van Overstraeten, a été publié en 1954. Il n'y a pas de biographie définitive d'Albert. Emile Galet, Albert, roi des Belges dans la Grande Guerre: ses activités et expériences militaires (traduit en 1931); Emile Cammaerts, Albert de Belgique: Défenseur du Droit (1935); et Charles d'Ydewalle, Albert et les Belges: Portrait d'un roi (1935). La question flamande devint de plus en plus importante sous le règne d'Albert, et Shepard B. Clough, Une histoire du mouvement flamand en Belgique (1930), est la meilleure introduction à ce sujet en anglais. Pour le contexte général, voir Adrien de Meeüs, Histoire des Belges (1962).